mardi 18 mars 2014

"Rien à voir, tout à comprendre" : questionnements sur la mise en musée du site d'Auschwitz-Birkenau

Ruines de Bunker II ou maison blanche (centre de mise à mort). 
Pour comprendre le site d'Auschwitz-Birkenau, il faut prendre en compte tous les facteurs de la muséographie du site depuis 1945. Parmi les facteurs qui expliquent la mise en musée du site, il faut comprendre la volonté des Polonais pour le choix de ce site. Pourquoi Auschwitz ? Pourquoi pas Treblinka ou Belzec ? C'est parce que dans ces deux centres de mise à mort, il n'y a pas de survivants et quasi exclusivement des juifs parmi les victimes. A Auschwitz-Birkenau, il y a des survivants et beaucoup de Polonais parmi eux. Ce lieu est donc vécu comme un lieu de la mémoire polonaise, emblématique de la Seconde guerre mondiale et le lieu a été aménagé dans cette optique. D'ailleurs le musée a été aménagé dans le camp d'Auschwitz I et dans le camp de concentration de Birkenau. Par contre le centre de mise à mort de Birkenau a été très peu mis en musée, comme en témoigne les ruines du centre de mise à mort Bunker II ( appelé aussi Maison Blanche) qui se trouvent à l'extérieur de la zone d'enceinte du musée aujourd'hui. Le visiteur ne peut donc voir ces vestiges à l'intérieur même du musée. La muséographie insiste davantage sur le camp de concentration, que sur le centre de mise à mort et c'est un élément à prendre en compte pour comprendre la complexité du site.  Dans le centre de mise à mort de Birkenau, il y a donc beaucoup de lieux où l'on ne voit rien et où tout est à comprendre. Et c'est avec ce regard qu'il faut appréhender ce site.
Céline Lefèvre

1 commentaire:

  1. Bien qu'on n'y soit pas dérangé par la foule, les ruines du Bunker II font bien partie du périmètre du musée d'Auschwitz depuis sa création en 1947. Ce n'est pas le cas en revanche de l'emplacement du Bunker I, totalement démantelé par les SS en 1943, qui ne sera identifié grâce au témoignage d'un rescapé du Sonderkommando, Shlomo Dragon qu'au début des années 2000 et sur lequel une maison avait été construite après la guerre.
    Pour Belzec et Treblinka, les victimes furent quasiment exclusivement juives.

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