samedi 15 mars 2014

Le ghetto de Cracovie

Au printemps 1940 Hans Franck gouverneur général de Pologne prend la décision de faire partir les 64 000 juifs du quartier de Kazimierz mais aussi de tout Cracovie vers les villes et villages alentours. Seuls les juifs travaillant dans les usines allemandes peuvent rester. En peu de temps, la population juive passe alors de 68 000 à 17 000.
Le gouverneur de Cracovie Otto Wächter prend la décision de concentrer cette population le 3 mars 1941 ; le lieu retenu est le quartier juif de Podgórze compris entre la Vistule au nord et la colline Krzemionski au sud, la place du marché de Podgorze à l’ouest et la ligne de chemin de fer à l’est. Délimité par un mur de 3 m de hauteur et quelques tronçons de barbelés, il recouvre une petite superficie où la population s’entasse avec une densité de population de 2m² par personne. Les fenêtres donnant sur Podgorze sont murées pour éviter tout contact avec l’extérieur. Les familles s’entassent ainsi à plusieurs dans la même pièce. On distingue également deux zones : le ghetto A pour les juifs travaillant dans les usines et le ghetto B pour les autres.
La vie s’organise dans le ghetto :
Le conseil juif (Judenrat) est chargé d’appliquer les directives du gouvernement général allemand, l’ordre est assuré par un service de police constituée d’agents juifs qui collaborent, parfois avec beaucoup de zèle à l’image de leur chef Simchah Shapiro.
Des services sont organisés : ateliers, entreprises à l’intérieur du ghetto, un hôpital, un orphelinat. Chaque jour les habitants se mettent en quête d’une carte de travail qui va assurer des moyens pour la journée et la survie, parfois en cas de rafle.
Le rationnement alimentaire imposé ne permet pas de couvrir les besoins quotidiens. Un marché noir se met en place rapidement avec l’aide des relations extérieures. Les habitants qui n’en ont pas ou qui n’ont pas de richesses sont les premiers à souffrir de la faim.
Dans ce quotidien pénible, la pharmacie de Tadeusz Pankiewicz (non-juif) permet d’envoyer des lettres, d’en recevoir ainsi que des colis ou encore de lire la presse en toute clandestinité.
Les seuls juifs pouvant sortir sont les ouvriers des usines qui sont convoyés vers les lieux de production comme l’usine d’Oskar Schindler.
Des déportations à l’assassinat.
Le premier convoi part le 15 octobre il est envoyé à l’est de la Pologne dans des villages proches de Malopolska pour y travailler. Certains reviennent d’ailleurs au ghetto.
A partir de mai 1942, les convois sont désormais à destination du centre de mise à mort de Belzec. A chaque fois les listes sont préparées par la police du ghetto, par des juifs donc qui se chargent d’aller chercher les gens chez eux, souvent brutalement, encadrés par les Allemands. Le rassemblement du convoi se fait sur la place Zgody (aujourd’hui place des héros ) dans la terreur ( cris, pleurs, aboiements des chiens, tir sans sommation au hasard sur les déportés). En octobre 1942, on compte des centaines de tués dans les rues.
Après chaque convoi le ghetto diminue en superficie.
Le 13 et 14 mars 1943 le ghetto est liquidé, les travailleurs du ghetto A ont été déplacés à 2 KM. Les habitants indéplaçables sont tués (environ 600) sur place, de même les malades de l’hôpital ainsi que le personnel, les autres sont envoyés à Birkenau.
Chaque jour des commandos fouillent les maisons pour les piller, trouver des rescapés. On force ensuite les Polonais à venir s’installer.


Stéphanie Couannault

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