samedi 15 mars 2014

Etre juif à Cracovie à la veille de la Shoah.

Dans un petit film de la fin des années trente, on peut voir, mal cadrés, des juifs circuler dans la ville juive de Cracovie. Religieux, écoliers, passants s’activent devant la caméra, la regardent avec étonnement ou lui tournent le dos. A leurs pieds ou s’envolant, des pigeons les accompagnent signifiant, eux aussi, la vie. La voix off en yiddish marque ce monde définitivement englouti par la Shoah qui eut lieu essentiellement au centre de Belzec.
Aujourd’hui, malgré les destructions urbanistiques et les rénovations récentes, des immeubles aux murs noircis par le temps subsistent. D’autres, qu’il faut prendre le temps de découvrir le long de ruelles qui semblent ne mener nulle part sinon dans une cour, un parking sommaire ou une impasse ont été repeints de couleurs éclatantes. Les bruits de la ville et les panneaux publicitaires en polonais ont pris la place du yiddish mais des pigeons, immuables, continuent de picorer une croûte de pain, de se faire la cour sur une gouttière ou de s’envoler. L’histoire n’a pas de fin.
Thierry Flammant.

1 commentaire:

  1. ici ou à Belzec ?
    La voix off en yiddish dépeint ce monde définitivement englouti par la Shoah, assassiné, pour l'essentiel, au centre de mise à mort de Belzec, à 300 kilomètres à l'Est de Cracovie.

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