dimanche 30 octobre 2016

Conférence: Le procès Eichmann mis en question

Mardi 22 novembre à 18h à Orléans – Auditorium du Musée des beaux-arts.
"Le procès Eichmann mis en question par les historiennes Sylvie Lindeperg et Annette Wieviorka"
Conférence donnée par Annette Wieviorka, historienne, directrice de recherche émérite au CNRS, SIRICE-Paris 1-Panthéon Sorbonne et Sylvie Lindeperg, spécialiste de l’histoire du cinéma, professeur des Universités à Paris 1-Panthéon Sorbonne, membre de l’Institut universitaire de France, et directrice du CERHEC (Centre d’études et de recherches en histoire et esthétique du cinéma).
Ce livre a reçu le soutien de la Fondation pour la mémoire de la Shoah.
Seuls deux procès du nazisme peuvent prétendre au statut de lieu de mémoire : le procès de Nuremberg et celui d’Adolf Eichmann.
Comme tout procès, celui de Jérusalem est une construction juridique réglée par la loi. En s’adressant au vaste monde, la médiatisation du procès Eichmann a créé un événement médiatique global. Il y eut bien un « moment » Eichmann qui installa un premier récit et délimita un avant et un après. À Jérusalem, il s’est agi d’un « Nuremberg du peuple juif », comme l’affirme Ben Gourion. C’est en effet ce procès qui constitue le génocide des Juifs en événement distinct. Parallèlement à la préparation du procès, où les témoignages occuperont une place centrale, sont mis en place les éléments de sa médiatisation : près de 450 places sont réservées aux journalistes, israéliens ou étrangers.
Car le procès Eichmann est un must, auquel la fine fleur du journalisme ainsi que quelques intellectuels qui en rendront compte souhaitent assister. Le procès est également filmé pour fournir des images aux télévisions des pays couvrant l’événement. Ces images seront ensuite reprises par le cinéma pour construire une mémoire et un imaginaire du procès. Une pensée politique forte – éduquer la jeunesse et souligner l’unicité du peuple juif – un récit raconté de façon puissante et originale par les témoins qui le portent et une médiatisation pensée font de ce procès un événement fondateur.
Modération : Noëlline Castagnez, maître de confé­rence en histoire contemporaine à l’Université d’Orléans
Organisée avec l’Université d’Orléans, suivie d’une collation avant la projection à 20h30
au  Cercil-Musée Mémorial des enfants du Vel d'Hiv, de
"Syrie, témoins à charge"
Film documentaire de Olivier Joulie et Garance Le Caisne, 50 min, coproduction Sunset Presse et La Jolie Prod. 2016.
En Syrie, depuis cinq ans, des hommes ordinaires amassent des preuves de tous les crimes commis contre la population, quels qu’en soient les auteurs. Dans le fracas des bombes, ces héros anonymes et méconnus prennent tous les risques pour qu’un jour, les responsables rendent des comptes devant les tribunaux. Ibrahim, Othman, Sami César, Adel ou Bassam sont la cheville ouvrière de la plus importante collecte de preuves jamais observée lors d’un conflit en cours. Ils ont récupéré des ordres militaires, ramassé des morceaux de bombes, prélevé des échantillons toxiques, filmé des corps mutilés, archivé des milliers de témoignages.

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