mercredi 13 janvier 2016

"Le fils de Saul", dire sans montrer.

"Le fils de Saul" de Laszlo Nemes, long métrage sorti en novembre 2015 réussit à dire sans montrer.
Dire le huis clos, l'étouffement, la barbarie, la déshumanisation sans pour autant montrer l'horreur.
Le jeu permanent entre le champ, réduit le plus souvent à un cadrage serré du visage impassible de Saul et le hors-champ des bruits, des plaintes des victimes et des cris des bourreaux, suffit à rendre compte de l'horreur.
Pourtant les lieux comme les faits sont bien présents tout au long du film.
Les lieux... la chambre à gaz, la salle de déshabillage, les fours crématoires, les fosses, le Kanada mais aussi les faits avec en arrière-plan de la quête de Saul, la préparation de la révolte du SonderKommando ou encore la prise clandestine des quatre clichés par Alex.
Pour qui a parcouru ces lieux devenus de mémoire, certaines séquences du film renvoient aussi à des images: les bois de bouleaux balayés par la caméra, l'étang ou sont dispersées les cendres, le Kanada et le tri des effets personnels confisqués.
Un film magnifique qui s'adresse à tous et me semble-t-il tout particulièrement à nos élèves, car il pose la réalité d'un centre de mise à mort et la mécanique froide de son fonctionnement.
Eric Fardel.

Bande-annonce : Le Fils de Saul - VOST par PremiereFR

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire