Voir l'invisible.

entrée du camp de Birkenau, vue de l'intérieur.

Birkenau. Un nom. Peu évocateur pour certains, pourtant associé à celui d’Auschwitz, ce nom prend alors tout son sens. Auschwitz-Birkenau représente à nos, aujourd’hui, le  « mal radical » dans le monde, le symbole d’un mal européen.
Auschwitz-Birkenau frappe par son immensité (40 km², 3 camps et une quarantaine de camps annexes extérieurs, des baraquements à perte de vue). Immensité perceptible également en cheminant, dans un froid hivernal, sur la ligne de chemin de fer qui traverse le camp de concentration.
Que laisse entrevoir cette immensité, une fois que l’on a franchi cette entrée qui marque les esprits ?
Un « abattoir » ?

Krematorium 3 (chambre à gaz et four crématoire).
Vue de l'escalier conduisant à la salle de déshabillage.
Au second plan, les bâtiments de la chambre à gaz et du four
crématoire détruits par les SS.

Cette immensité masque totalement ou presque les lieux de mise à mort : ces derniers ont été détruits par les SS afin de faire disparaître les traces des massacres.
Cette immensité masque par ailleurs l’exiguïté des structures et des espaces d’homicides. Birkenau couvre 175 ha (le centre de mise à mort de Belzec  7 ha) mais le centre de mise à mort (Krematorium, Bunkers) ne couvre que quelques hectares.

Emplacement du bunker 1,aujourd'hui disparu. Trois stèles rappellent que ce fut un lieu de massacre où 150 000 juifs périrent, dont ceux de la rafle du Vél' d'hiv.. A l'écart du camp, il est désormais au contact des habitations.

Les centres de mise à mort voisinent ainsi avec le camp de concentration, les silences  et les absences.

Pierre Wardega.